Marie-France BERMEJO - peintures et dessins

DEUX

Le vin bon le cœur frais
au fond

c'est le vin

dans ce calice

retenu

qui ne fut pas bu

sous les caresses

socles épais

et regards vains

glissent

et disparaissent

Qu'avais-tu érigé
de quelles pierres

là-bas

l'Ami

dans la poussière

la guerre

les cris

le sang

de si haut

de si dur

que ton nom même

n'est nulle part gravé

nulle stèle

que celle de nos architectures

nulles cendres

que celles de nos fumées

dans les cendriers du fil

des jours

des nuits ?

Qu'avais-tu érigé

de quels verres

plus loin

l'Ami

que des éclats

jusqu'ici

à peine ressentis

de si transparent

de si fin

qui eût valu

une vie ?


07/06/2011
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